samedi 13 février 2010

12h TU. Adieu Vénézuela !

Aucun son de maracas, à l'heure de quitter Caracas. Nous sommes pourtant en pleine période de festivités ! Le mois de février est la période des carnavals dans toute la Caraïbe. L'un des plus connus, et le plus grand après celui de Rio, est le carnaval de Trinidad, située pas très loin d’ici... Trinidad et Tobago ferment, au sud, la chaîne des petites Antilles.

J’ai eu la chance d’assister aux fêtes de Trinidad en 1998. J’encadrais un voyage de jeunes délinquants en périple initiatique dans le cadre d’une mesure éducative renforcée, alternative à la prison. L'expérience souvent difficile fut néanmoins intéressante. Nous étions donc arrivés en plein carnaval. La manifestation ayant la réputation de grimper en température et en dangerosité au fur et à mesure de la nuit, nous souhaitions garder nos troupes à portée d'oeil. Et nous avions, à cet effet, réservé des places dans les tribunes officielles pour le début du défilé des «steel bands», à ne manquer sous aucun prétexte.

Les ados ont d’ailleurs été totalement conquis, aussi surpris que nous, tant nous avions tous l’impression d’être projetés dans une BD de Tintin aux Colonies. Dans la loge située sous de la nôtre, un maharaja s’agitait, turban sur le chef, accompagné de plusieurs charmantes compagnes qui n’étaient autres que ses femmes. Quant à la musique des steel bands, elle a cela d’extraordinaire qu’elle est uniquement produite par des drums découpés, travaillés, poinçonnés ici ou là par des mains de maîtres... des bidons de ferraille qui donnent l’impression d’assister à la prestation d’un orchestre symphonique. L’agitation dansée et colorée qui accompagne le défilé est à la hauteur de la musique et mondialement reconnue.

A Puerto Cabello et à La Guara, les fêtes commençaient ce week-end. Le départ du "Marajo" vers Manzanillo a été avancé, pour éviter d'arriver pendant la période de trois jours au cours de laquelle tout est fermé. Avec un peu de chance, je verrais le carnaval en Martinique...
C’est reparti pour deux jours de mer avant Panama et ensuite, la Colombie. Deux jours pendant lesquels je vais pouvoir mettre un peu d’ordre dans les 1 500 photos déjà prises. Seul un cinquième présentera sans doute un intérêt, le sujet est plus aride qu’il n'y paraît.

Toute la nuit, j’ai pensé aux conteneurs. J'étais un peu souffrant, frissons (genre grippe), petite toux courte et sèche, douleurs musculaires... J'ai même ressorti la couverture ! Air conditionné ou autre cause, bref, ce n'est pas la grosse forme.
J’ai pensé aux conteneurs. J’ai reçu des articles, envoyés par plusieurs amis, traitant d'un projet de logements étudiants, sur le modèle de celui Amsterdam, qui devrait voir le jour au Havre. Très bien et très français de reproduire ce que font les autres Européens ou les Américains, généralement avec les mêmes erreurs !
Personnellement, je trouve dommage de réserver ces constructions-conteneurs aux logements étudiants. Pourquoi ne pas étendre leur usage à n’importe quel autre programme d'habitat, dans le cadre de la mixité sociale. Pour respecter le droit au logement, répondre aux nombreuses demandes insatisfaites, le conteneur-logement, adapté et modulable (il ne s’agit pas de faire des favelas européennes), semble une vraie solution. Je ne comprends même pas pourquoi nous n’en voyons pas encore.

L’objet peut aussi devenir maison pour les Nouveaux Nomades Urbains (NNU). La yourte du «bobo flexible» ! les NNU pourraient choisir leur maison-conteneur comme on choisit une Swatch ou une voiture - formats, formules, coloris - d'un simple clic sur Internet. La toile permettrait de visualiser la maison rêvée, de la régler par carte bancaire et de se la
faire livrer. L'urbanisme devrait alors s’adapter à la nouvelle donne... création d'espaces arborés, viabilisés, destinés à recevoir l'habitat NNU (aussi proposé en location pour facilité la mobilité).

Dès mon retour, je m’attaque à cette idée, je suis certain qu'elle peut trouver un écho plus large qu’on ne l’imagine. Le concept sera peut-être difficile à propager dans un pays traditionaliste comme la France, mais le besoin de mobilité, l'argument écologique et le faible coût de réalisation semblent autant d’éléments favorables au développement cette nouvelle forme d’habitat.

A demain

1 commentaire:

  1. Bonjour Erick,

    Aux USA, des propriétaires de maisons-conteneurs n'ont plus de problèmes de déménagement, ils emportent leur mobile où ils vont. Certains font même un voyage en cargo (si ! si !!!) pour emmener leur conteneur en Europe. De quoi boucler la boucle !
    Amitiés
    Marie Pierre

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